Tchao Pantin au quotidien

par pierre

Depuis sept ans, Gilles se bat durement pour défendre sa bonne cuisine car la restauration ne cesse de se développer à Pantin de plus en plus trendy. Mais Gilles est arrivé ici avant la gentrification et poursuit sur le même mode qu’à ses débuts : son combat, c’est le quotidien. Nourrir au jour le jour, les clients du midi et du soir avec ses préparations 100% faites maison à prix juste. On est tellement loin des recettes égotiques des chefs, petits ou grands, qui donnent dans la création comme faire-valoir. A la carte, les plats tournent autour des classiques de la cuisine française comme les six gros escargots de Bourgogne, le tartare de bœuf ou l’andouillette AAAAA grillée sauce moutarde avec frites maison.

Devanture tchao pantin

Certes la déco de la salle n’est pas folichonne, « ce n’est pas un restau de bobo » dixit le maître des lieux, mais ce dernier met un point d’honneur à bien accueillir et à soigner les détails. A commencer par ce qu’il verse dans le verre, par exemple un Chinon vieilles vignes vendu au pichet, grâce à d’âpres négociations avec le producteur qui ne le faisait auparavant qu’en bouteille. Le vigneron le conditionne pour Gilles désormais en cubi. En attendant les assiettes, une petite tapenade est posée d’emblée sur la table qu’on ait pris ou non un apéritif. C’est sympa.

Rapidement, la soupe de légumes, proposée à l’ardoise en entrée du jour, arrive sur la table. C’est toujours bien de goûter un plat simple pour juger de la qualité d’un établissement. Surprise ! C’est un peu plus qu’une banale soupe de légumes. On interroge le patron. « Non rien de particulier, un potage parisien, mais je fais dorer les légumes avant de les cuire à l’eau ». Le diable comme le plaisir se cache dans les détails et la soupe est une vraie réussite.

A suivre, le boudin aux deux pommes (purée de pommes de terre et pommes fruits juste dorées) est très bon, d’autant qu’il est posé sur un lit d’oignons bien caramélisés.

Pour finir la mousse au chocolat était contre toute attente une des meilleures goûtées récemment avec ses petites pépites qui craquent sous la dent et par ailleurs une belle densité de la mousse réalisée avec un chocolat de qualité. Alors on se prend à rêver… Et si tous les bistrots et autres restaurants français se mettaient aux fourneaux et oubliaient les blanquettes de veau de Metro?

Tchao Pantin, 22 rue Etienne Marcel, 93500 Pantin. 01 41 50 71 72.

Menu déj à 13€ – diner à 15€. Carte env. 30€.

Article écrit par Emmanuelle Jary, journaliste cullinaire fondatrice du blog www.cestmeilleurquandcestbon.com

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