La Philharmonie de Paris célèbre ses 10 ans, tandis que la Cité de la Musique souffle ses 30 bougies ! Une semaine de festivités est organisée pour l’occasion, avec concerts, portes ouvertes et conférences en présence des architectes de ces deux bâtiments emblématiques. Revenons, avec Simon Labussière, sur l’histoire de la Cité de la Musique, première pierre de cet ensemble dédié à la musique.
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Située en bordure du Parc de la Villette, inauguré en 1987 sur l’ancien site des abattoirs, la Cité de la Musique s’inscrit dans la politique de grands travaux initiée par François Mitterrand. Ce projet visait à rééquilibrer l’est parisien en le dotant d’infrastructures culturelles et de loisirs, à l’instar de l’Institut du Monde Arabe, de la BNF, de l’Opéra Bastille et du Parc de la Villette lui-même.
Plus qu’un simple espace vert, La Villette est un haut lieu de la culture, avec une orientation marquée dès l’origine vers la musique. Parallèlement à l’inauguration du Zénith et à la réhabilitation de la Grande Halle, un concours a été lancé en 1994 pour la création d’une Cité de la Musique.
L’objectif était triple : reloger le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse, exigu dans ses locaux du 8ème arrondissement ; créer un musée de la musique à partir des collections du Conservatoire ; et enfin, construire un grand auditorium.
C’est l’architecte Christian de Portzamparc qui remporte le concours. Il livre le Conservatoire en 1990, puis la Cité de la Musique en 1995. Ces deux « vaisseaux blancs », symboles du lien entre enseignement et diffusion musicale, encadrent la Grande Halle et marquent l’entrée du Parc de la Villette.
La complexité architecturale de la Cité de la Musique est particulièrement visible en vue aérienne : un triangle à la face convexe côté périphérique, dominé par l’ellipse de la salle de spectacle et traversé par la passerelle rectiligne de la médiathèque.
L’intérieur, labyrinthique, reflète cette complexité. Les différents espaces s’articulent autour d’une vaste « rue musicale » sous verrière en forme de conque. C’est le foyer, lieu de rencontre des publics.
Au nord se trouve le Musée de la Musique, conçu par Franck Hammoutène. Il présente près d’un millier d’instruments de musique du Moyen-Âge à nos jours, issus des collections du Conservatoire. Vous pourrez y voir un millier d’œuvres, du Moyen-Âge à nos jours dans un accrochage de ses collections de façons entièrement repensée dès le printemps 2025. Un amphithéâtre de 250 places complète le musée, accueillant récitals et concerts de musique de chambre.
Au-dessus de la rue musicale, la médiathèque occupe toute la passerelle traversant le bâtiment. Un lieu ouvert à tous, idéal pour la recherche musicale.
Enfin, la salle de concert elle-même est enveloppée par la rue musicale. Résidence principale de l’Ensemble intercontemporain, elle est dédiée aux musiques des XXe et XXIe siècles. Sa modularité exceptionnelle, grâce à des fauteuils escamotables, permet de faire varier la jauge de 650 à 1600 places.
Si sa forme elliptique, chaleureuse et originale, a initialement suscité le scepticisme de certains acousticiens, elle fait aujourd’hui l’unanimité. Cependant, cette salle n’est pas adaptée aux formations symphoniques. C’est ce qui conduira à la construction de la Philharmonie de Paris, un nouveau chapitre dans l’histoire musicale de la capitale.
Un article et une vidéo réalisés dans le cadre d’un partenariat avec la Philharmonie de Paris.