Saviez-vous que vous pouviez vous retrouver nez-à-nez avec un crocodile, un éléphant, un perroquet ou une tortue de mer en plein cœur de Pantin ? Ça se passe au 21 rue Auger et c’est le fruit d’un projet unique qui a permis de faire entrer l’art dans un quartier enclavé afin de le transformer en véritable musée à ciel ouvert.
Photo en une – Funki Sign
Apporter de la couleur sur les murs gris
Ce projet a été imaginé en 2021 par Eva Greiffemberg, chargée de développement à la Maison des projets de l’Îlot 27, et Fanny Carlotti qui y est directrice de la maternelle. L’objectif est double : embellir ce quartier en y faisant entrer l’art et la couleur, mais aussi créer du lien et permettre des moments d’échanges et de partage entre les habitants du quartier, les artistes et les visiteurs.
A peine l’idée lancée, des artistes ont accepté de venir bénévolement recouvrir les murs du quartier en laissant place à leur imagination. “Nous leur donnons uniquement deux consignes à respecter : pas de message politique et surtout, utilisez de la couleur” explique Eva. Si au début c’était elle qui devait démarcher les artistes, aujourd’hui l’ilot 27 a acquis une véritable renommée dans le monde du street-art et de plus en plus d’artistes demandent à faire partie de ce projet unique ! Depuis 2 ans, ils sont déjà plus de 70 à être venus recouvrir les murs du 27.
“Les artistes qui acceptent de venir savent que les habitants sont au cœur de ce projet, le but n’est pas de venir faire sa fresque sur un mur et de repartir, mais au contraire de s’intégrer pour quelques jours dans la vie du quartier, d’être dans l’échange, de s’ouvrir aux autres, de se rencontrer” explique Eva.
Les habitants au cœur du projet
En effet, le partage c’est l’essence même du projet qui a été pensé dès le début pour être participatif. Chaque année, une grande fresque est réalisée avec les écoles de la dalle, en 2021 sur le thème du voyage autour du monde, en 2022 sur la sensibilisation à la pollution plastique des océans. “Les enfants rencontrent les artistes, apprennent à peindre et cela les rend fiers de participer à l’embellissement de leur quartier”, raconte Eva.
De plus en plus, le 27 devient un lieu de visite et accueille notamment des sorties scolaires des écoles alentours, les élèves viennent découvrir les œuvres et même s’initier au pochoir.
Un lieu ouvert à tout le monde
Si vous ne connaissez pas encore le 27, il existe différentes manières de le découvrir !
Pour les enfants, tous les mercredis sont organisés “les ateliers du 27”. Ouvert à toutes et tous et en accès libre, ils proposent des activités manuelles. Et pour ceux qui souhaiteraient en apprendre davantage sur les œuvres et les artistes exposés, une visite guidée gratuite est organisée tous les mois avec le guide conférencier Sigismond Cassidanius, passionné de street art (les prochaines sont le 30 juillet [complet] et le 27 aout, bientôt réservable ici).
Enfin vous pouvez simplement venir vous promener et vous laisser surprendre à chaque pas par la beauté et la diversité des œuvres de Louyz, Da Cruz, Kashink, Jo Ber et plein d’autres ! Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser des amateurs de street art de toute la France, voir même du monde entier. “dernièrement nous avons croisés des gens de Philadelphie, Londres ou encore Milan”, raconte Eva,“on devient un quartier touristique” s’amusent les habitants.
Aujourd’hui le 27 est en passe de devenir une véritable référence dans le domaine du street art ! Mais, victime de son succès, les murs viennent bientôt à manquer pour accueillir de nouveaux projets. On pourrait peut-être alors imaginer étendre ce projet incroyable à d’autres quartiers de la ville et ainsi transformer Pantin en ville musée ? Le rêve est permis !
Plus d’infos sur la page Facebook du 27 Pantin