L’histoire commence le 20 septembre 1869.
Un paysan nommé Jean-Louis Auguste Langlois part de la Villette pour aller bêcher son champ au lieu-dit du Chemin Vert à Pantin, qui deviendra plus tard les Quatre Chemins. Alerté par des traces suspectes et un mouchoir ensanglanté, il décide de creuser un monticule de terre qui lui parait récent. Quelques coups de pioches suffisent à faire apparaître la tête ensanglantée d’un enfant. Il court chercher la police qui va déterrer les corps de quatre autres enfants et d’une femme.
Ils ont été littéralement massacrés : étranglés ou égorgés, certains achevés à coup de pelle qu’on retrouvera non loin, d’autres enterrés vivant. Ils sont identifiés comme les membres de la famille Kinck. Rapidement l’enquête se dirigera vers un certain Jean-Baptiste Troppmann, qui était associé dans un projet d’entreprise avec le père de la famille, Jean Kinck. Il sera arrêté peu après au Havre alors qu’il tentait d’embarquer pour l’Amérique.
C’est l’extrême violence du crime et sa sauvagerie qui déchaînera les passions et l’intérêt des foules.
La presse y voyant un sujet vendeur se délectera de narrer chaque rebondissement de l’enquête. Le petit journal, titre créé en 1863 par Moïse Millaud, y voit un sujet porteur pour développer ses ventes : son tirage passera de 200 000 à 500 000 exemplaires par jour grâce à sa couverture quotidienne de l’affaire, alors que les crimes étaient cantonnés jusqu’alors à des comptes rendus d’audience.Ils seront plusieurs centaines de parisiens à assister à l’exécution de Jean-Baptiste Troppmann,18 janvier 1870.
Si vous voulez en savoir plus sur cette affaire, elle a fait l’objet d’un numéro de « L’heure du crime » de Jacques Pradel en 2010: vous pouvez télécharger le podcast ici.