Ce samedi matin 11 mars 2017, le Maire de Pantin, M. Bertrand Kern, nous a emmenés nous les nouveaux pantinois nous balader en bus à la découverte de Pantin. Une visite guidée destinée aux nouveaux arrivants, ou presque puisque certains intrus habitent encore à Paris ou depuis longtemps déjà à Pantin.
800 à 1500 personnes se seraient installées l’année dernière à Pantin.
Ça fait beaucoup pour un seul bus, un deuxième a donc été affrété et partira le 25 mars, une autre contributrice de Bonjour Pantin sera du voyage et nous fera certainement profiter de son récit. Car il est peu de dire que le voyage est riche ! Et qu’un seul compte-rendu ne saurait rendre la part belle à toute l’avalanche d’anecdotes, de petites et grandes histoires, de références, de lever de rideau sur les coulisses administratives ou institutionnelles et sur les projets à venir. Le maire effectue à lui seul toute la visite, accompagné seulement d’un photographe et de Michel, le chauffeur. Et il est infatigable, intarissable au sujet de cette ville qu’il connaît particulièrement bien.
10h15, tout le monde est là, la visite peut commencer ! Alors que Michel fait partir le bus, M. Kern démarre ses histoires et nous invite à poser des questions quand on veut en levant la main « comme à l’école ». Il commence, et cela sera souvent le cas lors de la visite, par un petit brin d’histoire sur le nom même de Pantin dont une des appellations a été Penthinum à partir du 6ème, 7ème siècle.
À chaque coin de rue son anecdote, son histoire ou son devenir, ainsi en passant devant la gare il nous parle des prochains aménagements piétons, une allée qui irait directement de la gare au canal et jusqu’à Vill’Up ainsi que des nouveaux logements bientôt livrés. En ce qui concerne l’habitat, Pantin a une politique particulièrement exigeante qui oblige les bailleurs privés à consacrer 33% du parc aux logements sociaux et un tiers à la moitié des 67% restants doivent être tout d’abord commercialisés auprès des Pantinois à des tarifs 10 à 15% plus bas que le marché. Ainsi vous trouverez toujours les projets ou logements en vente en exclusivité dans Canal Pantin avant d’être mis sur le marché quelques jours après.
Nous commençons la visite par le site de Logistique Pantin qui abrite les Halles Lafaille, plus grand supermarché d’Europe pour les métiers du bâtiment. À 6h du matin, vous pouvez y voir un rassemblement impressionnant d’artisans de toutes sortes qui viennent y faire leurs courses.
Le bus grimpe et on se retrouve sur les hauteurs du site duquel on a une vue imprenable sur Pantin jusqu’au Lilas ! Le bus en profite pour faire une halte et nous pouvons prendre le temps de voir là-bas au fond la Tour TDF des Lilas, juste en bas le site de réparation et entretien TGV. Bertrand Kern profite de ce panorama pour nous expliquer à quel point Pantin est une ville de fractures urbaines, traversée tout d’abord par deux grandes routes, Jean l’Olive et Jaurès, puis ensuite par le canal que crée Napoléon mais à qui toute la ville tourne le dos alors et enfin avec des parcours de rails de la SNCF qui coupent à nouveau la ville. Enfin le cimetière de Paris a aussi longtemps marqué une fracture entre la capitale et la banlieue chez qui elle avait pour habitude de jeter ses ordures, ses pauvres ou ses morts. L’enjeu à Pantin est donc de faire de la couture urbaine.
Son récit est émaillé de précision concernant les lieux actuels, la pizzeria Brunello qui était avant un entrepôt Villeroy & Boch, l’école Saint Exupéry, une casse auto, Papyrus devenu Chanel… Il nous raconte les entreprises Pouchard, qui s’appelait Francis Pouchard de père en fils, farouches opposants au maire communiste Jean L’Olive, qui lui-même était très populaire dans sa commune, faisait les sorties d’usine taillant le bout de gras avec les ouvriers quasiment tous les jours. Ancien détenu en camp de concentration puis résistant, Jean L’Olive était un maire très apprécié et 5000 personnes accompagnèrent son cortège funèbre le jour de son enterrement.
Le bus redémarre Bertrand Kern fait un petit saut dans l’histoire dans l’autre sens pour nous informer de ce que contient le bâtiment que nous longeons, un Data Center, des Américains, qui « avec beaucoup de cynisme m’ont dit qu’ils s’installaient ici car l’énergie était beaucoup moins cher, leur data center consomme autant que 20000 habitants ». Et puis « il n’y a que 80 emplois dans ce data center » conclue-t-il.
On revient à l’histoire et au fait que la ville de Pantin soit jumelée au 1er arrondissement de la ville de Moscou, « ah bah oui mais c’est de cette époque-là Madame » répond-il en riant à une dame qui a dû s’en étonner. De cette époque-là aussi, ou d’un peu avant, on passera quelques minutes après devant le Quai à Bestiaux. Nos corps frissonnent, triste héritage historique de Pantin qui a vu partir le dernier train pour les camps de ce Quai aux bestiaux. Après les bêtes, les hommes, aujourd’hui plus rien, terrain abandonné qui sera bientôt réhabilité pour un hommage nécessaire à la mémoire de ces déportés et de tous les autres.
Le bus continue son chemin et nous emmène vers les Quatre-Chemins, coin aussi connu sous le nom de La Petite Prusse, pour y avoir abrité des Prussiens fuyant les Allemands lors de la reconquête de l’Alsace-Moselle. C’est, nous dit-il, « le quartier le plus difficile et qui demande le plus d’argent de la commune de Pantin ». Beaucoup d’investissements y ont été faits ces dernières années, notamment un plan de rachat du parc immobilier puis réhabilitation des logements initié en 2000 et dont on commence à voir le bout… Retrouvez la suite de cet article ici!